Marie-Florence Ehret, tout feu tout flamme

Les élèves de 4° du collège saint François les Cordeliers ont rencontré Marie-Florence Ehret au CDI, le jeudi 03 avril 2014 en début d’après-midi. Pendant une heure et demie, les élèves ont pu échanger avec l’auteur. Ils avaient préparé des questions portant sur le métier d’écrivain ainsi que sur son livre La falaise.

L’échange entre MF Ehret et les élèves est allé bien au-delà de l’écriture de son roman. L’auteur a évoqué différentes problématiques liées à la vie des adolescents dans la société actuelle.

Question : Comment avez-vous eu envie de devenir écrivain ? 
Réponse : Jeune, je lisais beaucoup et vers l’âge de 15 ans j’ai commencé à lire pour l’auteur, son style, sa manière de raconter les choses. Pendant longtemps, lire, m’était suffisant. Evidemment, j’écrivais des petites choses, mais pour moi. Et un jour, j’ai fait ce passage : écrire pour quelqu’un. Le roman jeunesse est venu plus tard. Le premier*, je l’ai écrit pour tenter de faire lire mon fils, et ça a marché ! J’ai découvert à ce moment-là un nouveau public.  
* A Cloche-cœur.

Question : Qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce métier ? 
Réponse : C’est une question difficile…, je ne sais d’ailleurs pas si je voyage pour écrire ou si j’écris pour voyager. Tout est un peu mêlé. Une chose est sure, à un moment dans ma vie, j’ai perdu le goût de vire et c’est par l’écriture que je l’ai retrouvé. Donc l’écriture est essentielle pour moi.

Question : Pour l’écriture de vos livres, est-ce que vous faites un travail de recherche important ? 
Réponse : Cela dépend vraiment du sujet du livre. Par exemple en ce moment, je prépare une biographie sur une femme, roumaine, qui a été résistante en France pendant la deuxième Guerre Mondiale. Pour ce livre, j’ai un très gros travail de recherche. Mais ce n’est pas toujours le cas. Par contre, dans l’écriture de mes romans, j’ai un véritable souci de réalisme, au sens de « rendre compte profondément du réel ». Je m’oblige donc à une certaine rigueur mais je garde quand même ma liberté pour créer.

Question : Les personnages de vos romans, sont-ils inventés ou existent-ils vraiment ? 
Réponse : Encore une fois, cela dépend du roman. Pour La Falaise, je ne sais pas du tout d’où sortent les personnages. Mais dans mon roman A Cloche-cœur, le personnage de Pierre, c’est mon fils. D’autre fois, les personnages sont inspirés par des rencontres, des gens qui m’ont raconté leur histoire, si bien que parfois, je ne sais plus ce qui inventé ou ce qui est inspiré de ce que vivent vraiment ces gens.

Question : Comment avez-vous trouvé le sujet de ce roman ? 
Réponse : Le roman est né dans mon esprit, lors d’une semaine passée à Lamballe pour un atelier d’écriture avec une classe. L’enseignante m’a emmené me promener sur le chemin des contrebandiers, au bord de la falaise, et là j’ai ressenti une sensation de vertige, j’ai pris conscience de la fragilité humaine. Lorsque je me suis mise à l’écriture du roman, je suis allée au bout de la peur éprouvée ce jour-là en racontant la chute d’Agathe.

Question : Vous n’avez pas eu peur que le personnage d’Océane soit trop antipathique ? 
Réponse : Moi, je ne la trouve pas antipathique mais émouvante. Elle est surtout victime de l’incapacité de sa mère à lui donner des éléments pour se construire. Elle vit dans un monde trop fictif, de satisfaction immédiate des besoins. Elle n’a aucun sens de l’autre, ne compte que ses propres désirs. J’ai voulu la confronter à la dureté du réel et du naturel.

Après ce moment d’échange, quelques élèves ont pu discuter avec MF Ehret et lui faire découvrir leurs travaux exposés au CDI. Ce fut une belle rencontre et un moment fort qu’ils n’oublieront pas.

Anne Pambet, collège des Cordeliers à Seynod

 

Publié le 19/04/2020
Modifié le 19/04/2020