Belle performance de Sabine Panet

Les élèves d’Alby ont rencontré Sabine Panet, sans son acolyte, pour Le coeur n’est pas un genou que l’on peut plier.

En introduction et pour se replonger dans le roman, deux élèves ont joué une scène « recomposée » à partir de plusieurs dialogues du roman, joute verbale entre Aminata et Bocoum se disputant sur l’avenir de leur fille Awa…. cette querelle s’effectuant au lit, séances de tricot et de lecture un moment interrompues !

Puis, madame Bernard a fait rappeler à Sabine Panet en quelle année elle avait écrit son livre ( 2011 ) et demandé si elle s’en souvenait ! En effet, une élève avait préparé un petit quizz de questions très pointues sur Le cœur…10 questions, Sabine Panet s’en est sortie à 8 sur 10 ! Performance saluée.

Puis les questions ont commencé :

Avez-vous toujours voulu devenir écrivain ?

Sabine Panet raconte dans le détail sa rencontre avec Pauline Penot en Ce2, leur passion pour l’écriture tout au long de leur scolarité, les épreuves du bac peu révisées car l’écriture de leur premier roman les occupait toutes deux ! Puis le manuscrit remis en main propre à Geneviève Brisach stupéfaite du culot des deux jeunes filles venues en personne la trouver dans sa maison d’édition.

D’où vous vient l’inspiration pour vos romans ?

L’auteur explique que c’est « la vraie vie » qui l’inspire, les histoires et préoccupations de ceux qui nous entourent dans notre société et que c’est cette « vraie vie » qui manquait à la littérature étudiée en classe, quand elle étudiait.

Vos romans appartiennent-ils à un certain genre ?

Elle n’aime pas trop les étiquettes, les catégories, mais il lui semble que « roman de société » conviendrait.

Est-ce difficile d’écrire à deux ?

Non, car elles s’entendent et se complètent parfaitement, même si parfois leurs envies divergent et que chacune reste libre.

Quel a été votre parcours, votre formation ? Existe-t-il des études pour être écrivain ?

Non, il n’existe pas d’études ; elle a une formation littéraire puis a fait des études de journalisme. Elle travaille actuellement dans un journal, en Belgique.

Quel sera votre prochain roman ?

Ce sera la suite du Cœur….Awa va découvrir quelque chose d’important sur elle-même, et le roman mettra en scène les aventures qui en seront la conséquence.

Appréciez-vous l’illustration de votre livre ?

Non ! Pourquoi une peau de girafe ? Il n’y a pas de girafe au Sénégal, et puis Awa ne ressemble pas à cette jeune fille. Nous avions fait une contre-proposition, mais elle n’a pas été acceptée.

Vous est-il déjà arrivé qu’un de vos manuscrits soit refusé ?

Oui.

Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez vu votre livre en vente en librairie ?

A l’époque, je « n’assumais » pas encore complètement, je ne me rendais pas vraiment compte de ce que cela représentait ; en revanche, quand j’ai vu mon livre en vente en occasion, j’ai été vexée pensant qu’on voulait s’en débarrasser !

Connaissez-vous bien le Sénégal ?

Oui, j’y ai travaillé, Le cœur a fait l’objet de discussions, d’échanges avec des élèves.

Que pensez-vous du mariage forcé ? Bien sûr c’est une aberration mais il ne faut pas non plus juger trop vite, de l’extérieur, des gens comme les parents qui l’imposent en disant que ce sont des « monstres » : il faut comprendre comment fonctionne une autre société, ses codes, ses traditions même si on peut s’y opposer.

Vos livres ont-ils déjà été scénarisés ? une adaptation au cinéma vous attire-t-elle ?

Oui, beaucoup ( Pauline moins ) et c’est un de mes projets.

Sabine Panet a terminé en demandant l’avis des élèves sur deux propositions de titres pour son prochain livre : La tradition des femmes ou La tête ne sert pas qu’à retenir les cheveux.

Deux affiches présentant le roman et les personnages servaient de décor à la rencontre ; des gâteaux avaient aussi été confectionnés, ainsi que des marque-pages en lien avec le roman, une affichette avec le nom de l’auteur, un « tronçon » d’arbre portant le titre du roman.

Sabine Panet s’est adressée avec simplicité, ouverture et humour aux élèves, dont elle a beaucoup apprécié les travaux et la participation.

Laure Bernard

Publié le 19/04/2020
Modifié le 19/04/2020