Rencontre avec Annelise Heurtier

Annelise Heurtier, auteur de "Sweet sixteen, a rencontré deux classes de 3è du Collège Rimbaud qui ont été particulièrement sensibles à ce récit qui revient sur la condition des Noirs aux Etats-Unis dans les années 1950 et 1960. Il faut dire qu’en cours d’anglais, ils ont étudié la vie des Noirs américains du 19è siècle à nos jours, ils ont découvert le jazz et ses différents courants. Le texte a donc fait écho à ce qui avait été vu en classe.

D’où vous est venu cette idée de parler des neuf de Little Rock, une histoire méconnue en Europe, ont-ils demandé ? L’inspiration se trouve autour de nous, dans ce que nous voyons, lisons, entendons. C’est un point de départ qu’il faut approfondir par une réflexion, des recherches. Dans ce cas précis, l’auteur a consacré 6 mois aux recherches et 1 mois à l’écriture. Maiscelle-ci n’est possible que si on est captivé par un sujet ce qui est plus simple quand on méconnait totalement le sujet. C’était le cas pour l’histoire de Little Rock mais aussi pour les autres livres d’Annelise Heurtier sur la Mongolie ("Là où naissent les nuages") ou la Kumari ("Le carnet rouge").

Ensuite les collégiens ont fait part de leur indignation face au sort subi par les Noirs américains. L’écrivaine fait remarquer que le rejet d’autrui existe toujours aujourd’hui et existera peut-être toujours. Il n’y a qu’à voir les manifestations contre le mariage pour tous ou les guerres de religion qui sévissent dans plusieurs points de la planète. On s’indigne beaucoup pour la ségrégation mais finalement cela n’a pas tant changé. C’est pourquoi l’auteure a à coeur de par ses récits de dénoncer des comportements, des injustices afin que le lecteur porte un autre regard sur le monde.

Enfin, les 3è ont voulu savoir comment se passe l’écriture. Après les recherches, Annelise Heurtier se force à écrire en un seul jet son récit. Puis ensuite, elle améliore. "C’est comme un sapin de Noël, dit-elle ! Je crée le sapin vert, sans rien. Puis j’ajoute les boules de façon harmonieuses, je rajoute des guirlandes pour améliorer" ! Ensuite, le manuscrit est envoyé à l’éditeur qui propose des corrections pour que le texte soit encore meilleur. "De toute façon, rajoute-t-elle, je ne suis jamais satisfaite d’un récit. Avec le temps, une nouvelle relecture, je changerais tout !"

Les élèves sont donc impatients de découvrir le prochain livre qui leur fera découvrir l’immigration clandestine puisque son histoire ses passera à Lampedusa.

F. André, Collège Arthur Rimbaud à St-Julien en Genevois

Publié le 19/04/2020
Modifié le 19/04/2020