Rencontre avec Ahmed Kalouaz à La Roche-sur-Foron

Deux classes de 3ème ont rencontré ce jeudi 8 mars 2012 l’écrivain Ahmed Kalouaz dans le cadre du Prix Littéraire des collégiens. Le roman d’Ahmed Kalouaz, Je préfère qu’ils me croient mort, traite de la désillusion de jeunes footballeurs africains repérés par des recruteurs « véreux » et envoyés en Europe dans des conditions désastreuses.

Les élèves ont, dans un premier temps, présenté à Ahmed Kalouaz les « Unes » qu’ils avaient réalisées autour des thèmes du roman. Dans un deuxième temps, ils ont posé à l’écrivain des questions autour, de son roman, de l’écriture et « du métier » d’écrivain.

A. Kalouaz est venu avec ses différents outils de travail, à savoir ses carnets d’écriture qui sont à l’origine de tous ses romans. Il a également présenté ses manuscrits aux différentes étapes de correction de son éditeur. Ces derniers documents ont impressionné les élèves qui se sont rendu compte, que les écrivains doivent eux aussi corriger de nombreuses fois leur manuscrit avant que le roman soit publié. L’écriture du roman pour cet écrivain prend souvent moins de temps que l’étape des corrections (plus de deux mois).

A. Kalouaz n’a pas de lieu privilégié d’écriture, il peut aussi bien écrire dans un train, à l’hôtel ou devant son bureau. Il a toujours avec lui un ou deux carnets dans lesquels il note des idées, ses textes ou ses recherches sur un sujet.

Pour écrire ce roman, Ahmed Kalouaz a rencontré une personne dans une situation semblable à celle du personnage principal du roman : un jeune africain footballeur repéré par un recruteur italien puis conduit en France. Il n’a pas fait carrière et est devenu « sans domicile fixe ». Ahmed Kalouaz explique qu’il n’y a pas qu’en Afrique que cela se passe, qu’il aurait pu choisir le Brésil : certains jeunes brésiliens repérés sont envoyés en Russie par exemple. Il a pris également ses sources auprès de l’association « foot solidaire ».

Lors des deux rencontres Ahmed Kalouaz a insisté sur son envie d’écrire (dès la sixième il écrivait des poèmes pour ses amis). Il a quitté la filière générale de l’école en 3ème ce qui a impressionné les élèves et donné de l’espoir à certains.

Cette rencontre s’est terminée autour d’une collation préparée par les élèves. Ces derniers ont trouvé la rencontre très enrichissante et ont « appris beaucoup de choses sur les écrivains et leur métier ».

Gaëlle Bourgeois