Prix 2009 : Xavier-Laurent Petit

Bonjour à toutes et à tous,

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Je suis désolé de ne pouvoir être parmi vous aujourd’hui, mais bien sûr, le cœur y est ! Mille mercis d’avoir donné vos voix, et donc, ce Prix des collégiens de Haute-Savoie à Be Safe. Votre prix en rejoint d’autres qui ont été attribués à ce livre, un peu partout en France, et jusqu’en Autriche. Ce qui, a mes yeux, lui donne d’autant plus de valeur... et vient renforcer ma fierté - n’ayons pas peur des mots- de l’avoir écrit.

Parce qu’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que ce "succès", Be Safe le doit avant tout à ses lecteurs, c’est à dire à vous. Sans vous, sans des lectrices et des lecteurs pour les faire vivre, les livres ne seraient que des tas de papier sans intérêt. C’est vous qui donnez une existence "presque réelle" à Jeremy, Oskar, Marka et les autres que vous suivez et que vous accompagnez au fil des pages. Sans vous, ils ne seraient que des personnages de papier, je vous remercie donc en leur nom ! Rassurez-vous ! Les longs discours étant toujours terriblement ennuyeux, je vais aller vite.

Au point de départ de Be Safe, il y un article paru dans Libération en juillet 2006. Intitulé "Leur cavale au Canada", cet article retraçait l’itinéraire de jeunes américains engagés dans l’armée plus par désœuvrement que par patriotisme ou par goût pour ce métier. Comme le Jeremy du roman, ils étaient surtout attirés par un salaire correct et une bonne prime d’engagement. Tout a basculé pour eux le jour où leurs régiments ont dû partir pour l’Irak. Dès lors, comme Jeremy, un certain nombre de ces jeunes soldats n’ont plus eu qu’une idée en tête : déserter. Toute la trame du roman tient dans cet article. Le nom de Jeremy n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard. Il y a actuellement au Canada un jeune déserteur qui m’a un peu servi de "modèle". Il s’agit de Jeremy Hinzman (à qui Be Safe est dédicacé) et qui a consacré un site internet à sa propre histoire (http://www.jeremyhinzman.com/). Allez y faire en tour à l’occasion... vous aurez en prime la joie, le bonheur et le plaisir d’y excercer votre impeccable anglais !

Je pourrais dire encore pas mal de choses sur la musique et les musiciens de rock que je cite, sur Jeff, sur le père d’Oskar et Jeremy ou bien encore sur le côté plutôt loufoque de la grand-mère... Sans oublier la guerre du Vietnam ou les écrivains américains que j’admire... Mais ça finirait par être long, et j’ai promis de faire court !

Un avant-dernier mot.... Pour préciser que je n’ai jamais mis les pieds en Irak (un pays qui n’est d’ailleurs pas cité dans le roman). À l’exception de Jeremy, tout ce que les personnages du roman voient et savent de ce pays provient des images de la télé qui, il faut bien le dire, envahit nos vies, nous rend terriblement passifs et cherche à nous persuader qu’en trois minutes de reportage elle va nous montrer "la réalité" ce qui se passe à l’autre bout du monde ! Un gros mensonge, bien sûr ! J’ai jeté ma télé voici pas mal d’années. J’en tire deux conclusions : d’abord, je suis toujours vivant et ensuite, une chose est sûre : celles et ceux qui font quelque chose (du dessin, de la danse, de la musique, de la photo, de l’écriture...) ne passent pas leur journée à bouffer des chips devant leur télé.

Conclusion : jetez vos télés, lisez de bons bouquins et faites de la musique à la place ! Encore merci !

Xavier-Laurent Petit

Publié le 29/04/2020
Modifié le 29/04/2020