Fred Paronuzzi : du Maroc à Berlin en passant par la Haute-Savoie
« Pourquoi Berlin », ont demandé les élèves de 3è3, 3è4 et 3è5 du collège Rimbaud à l’écrivain Fred Paronuzzi qu’ils rencontraient pour son livre « Un cargo pour Berlin » (Thierry Magnier) ? « On ne quitte jamais le Maghreb ! »
Les lieux tiennent une place importante dans les livres de Fred Paronuzzi car c’est souvent pour lui une source d’inspiration. Issu d’une famille italienne, l’immigration est un sujet qui lui tient à cœur et ses nombreux voyages au Maghreb l’ont aidé à construire son roman, même si cela n’est pas suffisant. Il a fallu se documenter - par exemple pour la description du port de Tanger - , une amie d’origine algérienne l’a conseillé pour les détails de la vie quotidienne. Ce travail préparatoire, l’histoire qui se construit peu à peu dans sa tête, la mise en place de la structure prennent plusieurs années et l’écriture n’est que l’étape ultime où tout ne se déroule pas forcément comme prévu. Dans « Un cargo pour Berlin », le récit fut d’abord chronologique. Face à cette histoire trop bavarde, Fred Paronuzzi a donc recommencé en alternant les points de vue et donc les styles. C’est plus difficile mais cela lui a permis d’aller à l’essentiel. Et Ahmed a été l’invité surprise de ce texte. « Les auteurs sont des éponges qui s’inspirent de tout » et l’humour d’un de ces élèves lui a permis de créer ce personnage au prénom éponyme. Chaque étape de création a son importance et le choix des prénoms n’y fait pas exception. Nour, lumière en arabe, s’est imposé puisqu’il voulait faire de son héroïne une adolescente lumineuse. Et quoi de mieux que Tariq - la route en arabe – pour celui qui rêve d’aller à Berlin.
Alors pourquoi Berlin ? Et bien adolescent, cette ville était importante pour Fred Paronuzzi en raison de sa scène musicale punk – il rêvait de devenir musicien. Il lui a donc paru naturel que Berlin soit important aussi pour ses héros qui partent afin d’avoir un avenir, une vie meilleure. Berlin, c’est un rêve qui permet d’échapper à la réalité.
Françoise André, Collège Arthur Rimbaud de Saint-Julien en Genevois