Rencontre avec Alex Cousseau au collège Rimbaud

Les élèves de 3è2 et 3è3 ont rencontré Alex Cousseau pour son livre "Soleil métalllique". Ils ont découvert un homme chaleureux, humble par rapport à son travail d’écriture. La discussion a donc commencé autour de son métier. Pour lui, un livre est un prétexte pour discuter, que ce soit pendant sa préparation ou ensuite avec ses lecteurs, un prétexte pour découvrir des régions, rencontrer des gens. Quand il commence une histoire, il a donc quelques idées mais il ne sait pas vraiment de quoi il va parler : c’est donc plein d’imprévus et surtout pas un voyage organisé. Son récit vacille toujours entre deux continents : la réalité et le rêve, le flottement car ce qui l’intéresse c’est ce grand écart entre les contrastes à la façon des personnages de Cervantès dans "Don Quichotte de La mancha".

Justement, "Soleil métallique" joue avec les oppositions : 
- le chaud / le froid, bien résumée par le titre et qui se retrouve dans les élèments suivants : 
- un quotidien pas gai / un ton léger 
- des groupes de personnes (manifestation, carnaval, stade) / la solitude de la mère. 
- le jeûne / la grève : la mère vide son corps de ses déchets alors que la ville en est saturée du fait de la grève des éboueurs.

Les élèves ont donc embrayé sur des questions directement liées au livre "Soleil métallique". Ils ont ainsi appris : 
- que les symbôles lors de l’écriture, lui viennent malgré lui et qu’il s’en méfie. Il ne les garde que s’ils sont importants pour l’histoire : c’est pourquoi le chien déchiquette la sculpture afin de ne pas avoir traîner ce symbôle et de rendre le récit moins lourd. 
- que le javelot n’est qu’un jeu dans son écriture alors que les élèves y avaient vu le symbôle de la béquille nécessaire à José pour supporter sa vie. Mais cette interprétation lui convient. Le javelot apparaît donc dans chaque chapitre et le texte et construit selon les cinq phases du lancer d’un javelot. 
- qu’au départ, l’histoire comptait deux chapitres de moins. Les deux derniers chapitres qui ont dérouté les élèves ont été rajoutés car le lanceur encourage intérieurement son javelot lorsqu’il tombe, même si cela ne sert à rien. Cet encouragement se fait par des sujets/verbes/compléments et il a essayé de rendre cela par l’écriture qui du coup contraste (encore !) avec les autres chapitres. 
- qu’il aime les choses inutiles et se méfie de l’efficace. C’est pour cela qu’il a introduit la scène de l’enterrement de l’oiseau. C’est aussi la raison pour laquelle il ne sait pas écrire des livres d’action.

Alex Cousseau s’est aperçu au fil de ses romans, qu’un thème revient toujours : le corps. Il pense que cela remonte à son adolescence où le corps était une de ses préoccupations accentuée par le fait qu’il avait sa taille (fort grande) d’adulte avec un esprit immature. Son prochain livre s’intitulera d’ailleurs "Mon corps est un oeil " (sortie prévue en avril aux éditions du Rouergue, collection DoAdo). Tous les élèves attendent avec impatience son achat par le CDI pour le lire.

Publié le 06/05/2020
Modifié le 06/05/2020